les morceaux

MORCEAUX

Voici une sélection de morceaux travaillés pendant les cours. Les informations sur ces morceaux proviennent du site Chants et histoire du mandé.

Kele Fa Ba, Gamme : Sila Ba.

Ce chant a pour toile de fond la légendaire rivalité entre les ethnies mandingue et peuhle, rivalité qui fut exacerbée à la fin du XIXe siècle et aboutit à de sanglantes guerres. 
Centré sur la figure du condottiere du royaume du N’Gabu, Kelefa Saneh devint célèbre par ses exploits et la verve de son griot, Koriyang Musa ; deux chants lui furent dédiés : Kelefaba et Kuruntun Kelefa, très célèbres dans la tradition des korafolalu

Kele Fa Ba (Version Rapide, ou Kuruntun Kelefa), Gamme : Sila Ba.

En fait, Kuruntun Kelefa est le chant à la gloire du héros gabunké, (version « rapide »), tandis que Kelefaba est l’éloge funèbre du “Grand [ba] Kelefa”

Keme Bourema, Gamme : Sila Ba.

Ce chant évoque Fabou Daboloba Touré dit “Kemè” Bourema, (contraction de «Ibrahima»), le frère cadet de Samory Touré. L’air raconte son épopée jusqu’à la bataille de Sikasso. Vaillant général, Keme Birama fut l’artisan de nombreuses victoires pour le compte de son frère : ainsi, il remporta la plus éclatante victoire de Samory, la prise de Kankan en mars 1881. Cela lui valut ce refrain à valeur de devise panégyrique :
“Aux grandes noces de Kankan
Aux grandes noces de Gankungnan 
Fabou eut trois épouses Djoro, Mariama Siré et Djuguru Fa…”

Salimou, Gamme : Sila Ba.

Ce chant, qui dénonce les méfaits de l’alcool, fut créé au début des années 1950 au sujet d’un certain Salimoun de Kankan (Guinée) qui était un ivrogne. L’affaire était d’autant plus scandaleuse qu’il était un Sérifu (Cherif), issu d’une famille de musulmans renommés, dont les traditions font remonter l’origine à Mahomet ; les griots, d’ordinaire si respectueux des familles, s’autorisèrent, pour l’édification du peuple, de chanter la déchéance du “Séréfou dolomina !”, le Séréfou ivrogne ! (refrain). Les couplets retranscrivent sur le mode élégiaque les plaintes de l’épouse de Salimoun qui, par sa conduite, déshonorait sa famille.

Kaira, Gamme : Sauta.

Ce chant populaire date du XXe siècle. Le nom de « Kaira » même signifie « bonheur » et fut employé comme nom propre. Il a longtemps été associé au Mali au nom de Sidiki Diabaté, célèbre korafola. En réalité, ce chant fut interprété avant lui par un autre korafola célèbre, Soundioulou Cissokho. Ce sont les arrangements et le contexte particulier (l’indépendance du Mali) de l’interprétation de ce morceau par Sidiki qui l’ont rendu célèbre. En effet, “Kaira” était aussi le nom adopté par l’association des jeunes griots de la ville malienne Kita – haut lieu des griots, et point de départ de l’expression des sentiments nationalistes.

Bani, Gamme : Sauta.

Ce chant épique évoque la guerre des Peulhs musulmans contre le royaume païen du Gaabu, particulièrement le début de cette guerre déclenchée à la fin du XIXe siècle, la « guerre de Manda ». Centré sur les figures héroïques du roi Janké Wali et de son général particulièrement tenace G’Nalin Sonko, le thème principal de Bani est “le refus”, comme en témoigne un refrain : « A bani lè, Sonko i banilè » (Il a refusé, Sonko tu as toujours refusé). Une grande partie du chant constitue une sorte d’éloge funèbre de G’Nalin Sonko, tué à la bataille de Bérékolon.

Mali Sadio, Gamme : Sauta.

Cette chanson, tirée d’un conte populaire, date du début du XXe siècle. Dans le village de Bafoulabé (Mali), entre une jeune femme et un hippopotame se créa un lien particulier. Quand la femme allait laver le linge au fleuve, cet hippopotame (mani) à la puissance surnaturelle (sajio), communiquait avec elle. La femme tomba enceinte ; leur pacte mystique voulait que le futur enfant soit le gage de leur amitié. Une fille naquit. En échange d’une nourriture symbolique, l’hippopotame leur procura or et richesse. Mais un jour, un chasseur le tua. La fille dut renoncer au mariage, à cause du “lien” avec l’hippopotame.

Autorail, Gamme : Sauta.

Miniyamba, Gamme : Sila Ba. 

Ce chant du Mali, très ancien, remonte au temps de l’empire du Wagadou (“Ghana” en arabe), l’empire le plus ancien connu d’Afrique. Le chant évoque le mythe du grand python sacré du grand bois (“Saba Miniyamba”), originellement Bida, les exploits de Diabé Cissé et, partant, le lignage des “Khaya Manghan Cissé” (Cissé souverains de l’or), leur alliance avec Bida et son meurtre par un prince islamisé, Mamadou (Mamadi) Sackho. Par ce meurtre, le chant (condensé), explique la décadence de l’empire du Wagadou, commencée par “sept années, sept mois et sept jours de sécheresse” (prédiction de Bida).